Tania
tour leaderJ’avais presque cinq ans et je participais à une fête scolaire. Vêtue d’un costume traditionnel comme tous les autres membres de la "troupe", j’attendais patiemment mon tour pour réciter les vers d’un poème que j’avais appris par cœur à grand-peine. Mon tour de monter sur scène vint enfin. Mais, dès le moment où je suis passée derrière le micro, j’ai eu un trou de mémoire et ma bouche s’est séchée. Des larmes coulaient le long de mes joues. Complètement terrifiée, j’ai jeté un coup d’œil à mes camarades, réunis en coulisses. Vêtus de leurs costumes rigolos, ils attendaient leur tour pour interpréter leurs rôles.
Je n’en suis pas absolument sûre, mais il me semble que ce fut à ce moment-là que je ressentis pour la première fois le charme étrange d’appartenir à un petit "monde" dans ce grand monde. Je repris courage, les vers du poème sont revenus dans ma tête et je me mis à les réciter. A peine descendue de la scène, je m’y sentais déjà accro et j’avais hâte d’y retourner.
Depuis lors, j’y suis revenue à plusieurs reprises, chaque fois à la recherche de cette même sensation perdue d’union et d’“appartenance" que j’ai eue, après m’être remise de ma première expérience de trac. Je n’avais que cinq ans mais j’avais pris la décision de ne plus jamais être seule…