Votre point de départ est Syntagma, le centre historique de la ville. L’ancien Palais Royal, symbole du renouveau de la ville après la destruction de la Guerre d’Indépendance de 1821, est l’un des nombreux monuments de la nouvelle capitale inspiré des idéaux esthétiques de la Grèce antique et du mouvement romantique du XIXè siècle dont le nouveau roi –bavarois- des Hellènes est un grand admirateur. Bien sûr, le passé antique n’est jamais trop loin à Athènes, ainsi vous pouvez tomber sur une tombe romaine dans le sous-sol d’une boutique de mode connue. Un peu plus loin, pour les amateurs d’histoire contemporaine, se trouve une ancienne prison de la 2e Guerre Mondiale dont les murs portent encore les messages émouvants des prisonniers.
On se dirige ensuite vers Kolonaki, quartier chic des riches et célèbres depuis toujours, dont la place centrale est l’un des hauts lieux de la ville pour voir et être vus depuis deux siècles. C’est ici que, à part les animaux de compagnie pomponnés et les voitures de luxe ostentatoires, vous allez repérer les dernières tendances et les derniers gadgetst à la mode -après tout, c’est ici que se lancent les tendances coûteuses. Vous allez aussi admirer quelques merveilleuses demeures; dans une rue, se trouvent côte à côte deux maisons datant de la période de l’entre-deux-guerres : l’une inspirée de l’architecture cycladique avec des influences de Gaudi, l’autre représentant fièrement le mouvement moderniste.
Notre prochaine étape est Exarchia, un foyer historique des mouvements de contestation et des jeunes penseurs rebelles d’Athènes. Historiquement lié à l’université Polytechnique et la faculté de droit toutes proches, ce quartier est le QG des étudiants les plus politisés et les débats enflammés se transforment parfois en protestation organisée. Exarchia héberge aussi un des immeubles les plus anciens de la ville, un exemple merveilleux de l’architecture moderniste, dans une région de la ville associée depuis toujours à la pensée progressiste et l’expérimentation sociale. L’esprit collectiviste de ce quartier est aussi mis en évidence dans des initiatives d’autogestion locales, tels le centre social ouvert Nosotros et le parc Navarinou, créé et animé par des volontaires locaux.
Votre balade continue sur l’avenue Panepistimiou, où vous admirerez la Trilogie Néoclassique d’Athènes, composée de trois sublimes bâtiments : l’Université, la Bibliothèque Nationale et l’Académie, conçus par les frères danois Hansen. Construits sur plus de 60 ans, ces bâtiments reflètent la vision d’une Athènes moderne conçue comme la continuation de la gloire de la ville antique.
Le quartier de Psirri, transformé par sa gentrification récente, abritait jadis des dizaines de petits ateliers et commerces, comme les quincailleries qu’on retrouve encore ça et là, mais ses rues sont désormais ponctuées par des restos branchés et des petits bars à la mode. Ici, vous pourrez aussi admirer certaines des meilleures œuvres de street art de la ville, tomber sur la boutique d’un créateur de bijoux tendance, ou dénicher d’uniques vêtements vintage dans une des petites boutiques retro du quartier.
Votre balade se termine à Monastiraki, parfait amalgame de tout ce qu’Athènes offre. Au-delà des nombreux cafés et des boutiques de souvenirs (car c’est un quartier touristique, mais aussi bien plus que cela) qui vous mèneront à l’incroyable bric-à-brac du marché aux puces historique d’Athènes, la place Monastiraki comprend une église byzantine du 10e siècle, ayant aussi servi de monastère, ainsi qu’une mosquée du 18e siècle, témoin de l’occupation ottomane d’Athènes. Sous la place, la station de métro du même nom abrite le lit de l’antique rivière Heridanos, et ses canalisations construites par les romains. A la fin de votre balade, vous aurez découvert le cœur et l’âme de la vraie ville d’Athènes et de ses gens, une ville riche de milliers d’histoires dont les origines traversent les millénaires, juste à la frontière entre l’Orient et l’Occident.